Budget 2026 : les communes du Val-d’Oise une fois encore prises dans l’étau d’un État incapable d’assumer sa propre gestion
Alors que le Gouvernement vient de dévoiler ses orientations budgétaires pour 2026, les maires du Val-d’Oise, tout comme l’Association des Maires de France, constatent avec amertume l’absence de volonté politique de redonner aux communes les moyens de leurs missions.
Le fiasco de l’État, incapable de gérer ses propres finances, ne peut être masqué par un transfert déguisé des efforts budgétaires vers les collectivités locales, pourtant globalement bien gérées depuis des années. Il est plus que temps de dénoncer le manque de courage politique pour affronter les vraies sources d’économies au sein des administrations centrales et des opérateurs de l’État.
Des communes à bout de souffle
Depuis 2014, les communes ont déjà consenti des efforts considérables pour redresser les finances de l’Etat. Dans le Val-d’Oise, ces efforts se conjuguent à une réalité de terrain complexe : des communes rurales sous pression, des villes urbaines confrontées à une demande sociale croissante, des territoires périurbains en pleine mutation. Partout, les charges explosent, les recettes stagnent, les dotations s’érodent.
Et pendant ce temps, l’État ajoute de la contrainte sans jamais compenser : décret tertiaire, les obligations en matière de rénovation énergétique, transferts de compétences sans moyens, hausse des cotisations CNRACL, diminution des compensations de TVA, instabilité du fonds Vert… tout cela constitue une mécanique d’étranglement des capacités d’action des maires, devenus les boucliers d’un système en déshérence.
L’État entraîne les collectivités dans sa chute
La tentation est grande pour l’État de faire des communes les variables d’ajustement de ses propres échecs budgétaires. Le rabot de 5,3 milliards d’euros annoncé pour 2026 en est la preuve. Ce n’est pasune politique de rigueur partagée, mais une stratégie de glissement de responsabilités, qui menace à court terme l’investissement public local et, par ricochet, l’activité économique et l’emploi.
Le maintien du mécanisme DILICO, contrairement aux engagements initiaux, achève de saper la confiance entre l’État et les collectivités.
Il faut désormais choisir : tout faire mal ou faire moins mais mieux
Ce n’est pas seulement une réforme fiscale qu’il faut : c’est une réforme de l’ambition de l’État, qui doit reconnaître qu’il ne peut plus tout faire. Il faut faire des choix clairs, arrêter le saupoudrage, et rendre aux territoires les leviers d’action adaptés à leurs réalités en reclarifiant les compétences de chacun avec le financement, dans le respect de l’esprit de la loi de décentralisation de 1982.
Dans la droite ligne du rapport sénatorial sur le financement des agences de l’État, nous appelons à un recentrage sur les missions essentielles, avec plus de pouvoir d’action donné aux préfets et aux collectivités de terrain.
Pour une réforme lucide, territorialisée, respectueuse
Oui, nous sommes prêts à participer à l’effort national, mais à condition qu’il soit juste, transparent et équitable. Cela commence par une réforme de la fiscalité locale, qui rétablisse un lien de responsabilité entre les citoyens et leur commune, lien rompu par la suppression de la taxe d’habitation.
Nous demandons une fiscalité locale redonnant marges de manœuvre, visibilité budgétaire, et capacité à adapter les recettes aux besoins locaux, et non l’inverse.
Unis pour défendre les territoires et la République locale
L’Union des Maires du Val-d’Oise, s’associe pleinement à la mobilisation engagée au niveau national par l’AMF.
Aux côtés des élus du Conseil départemental et de la Région, aux côtés des représentants des chambres consulaires et des représentants des entreprises nous organiserons dès la rentrée une concertation avec les parlementaires et le Préfet du Val d’Oise.
Les maires ne demandent pas plus, ils demandent mieux : mieux pour leurs habitants, mieux pour leurs services publics, mieux pour le développement local des territoires de France et du Val d’Oise.